L'histoire du Sporting

1905 : les débuts

Doyen du football insulaire le Sporting fête ses 111 ans. Qu’il est loin le temps où les premiers joueurs du «Squeubeu» étaient parfois obligés de dribbler un réverbère de la Place Saint Nicolas pour intéresser les curieux qui regardaient et ne comprenaient pas toujours où voulaient en venir ces jeunes, porteurs de flottants tombant au-dessous du genou, qui s’époumonaient à courir après un ballon dont la rotondité était plus qu’approximative.

C’était en 1905 ! Et ces pionniers habillés de bleu et de blanc, aux couleurs de la ville et de la Vierge Marie, ne pouvaient pas savoir qu’ils avaient donné le premier élan à un divertissement qui devait déchaîner les passions dans l’île. De même qu’ils ne se doutaient pas que leurs couleurs allaient flotter à l’échelon régional (Sud-Est), national et international, toujours agitées par un souffle de vie qui puisait ses racines dans la chaleur humaine et l’enthousiasme et qui transcendait les styles de jeu dans sa recherche insistante de la
victoire, de l’exploit.

Les naissances postérieures et successives d’autres clubs: 1’AGA, l’USC, l’Etoile, le CAB, le FCA, l’OA, le FGB et de ceux qui n’ ont pas tenu la distance, nécessitèrent des structures et des compétitions régulières. Ainsi virent le jour la Ligue Corse de Football, le championnat et la Coupe de France. A Bastia il fallait des stades et l’intérêt se déplaça de la Place Saint Nicolas au stade olympique (la Place d’Armes), puis à Miomo, à l’Arinella, mais surtout à Furiani, où le stade du docteur Luciani, devenu ensuite stade Armand Cesari, était construit au début des années 30.

Au plan des résultats le Sporting se taillait la part du lion en multipliant les victoires aussi bien en championnat qu’en coupe jusqu’à la fin des années 50. Un joueur, un personnage, a symbolisé pendant cette longue période l’esprit gagneur de cette équipe. Il s’agit du footballeur-athlète François Natali. Pourtant cette gloire devenait un peu fade aux yeux d’un Président, Victor Lorenzi, qui décidait que le club, après plus de 50 ans, n’en finissait plus de prendre son élan et que le moment était venu de passer au stade supérieur, en brisant le corset de l’insularité pour aller respirer l’air du grand large.

Et c’est ainsi que cet interminable piétinement allait déboucher sur un extraordinaire triple saut qui allait révolutionner le football corse tout entier. Le premier de ces sauts faisait entrer le Sporting dans le Championnat de France Amateur, le C.F.A. C’était au début des années 60 et les adversaires s’appelaient Draguignan, Monaco, Annecy, La Voulte, Gueugnon, etc., puis le GFCA qui avait bien suivi l’exemple du Sporting. Se souvient-on qu’il y eut un jour à Furiani 8500 spectateurs payants pour le derby opposant le Sporting de Strappe au GFCA de Cahuzac ?

Mais il fallait aller encore plus loin et accomplir le second saut qui ouvrait au Sporting le monde du professionnalisme à travers la Deuxième Division. Il importait alors de renforcer le groupe d’amateurs presque tous insulaires formés sur place, et réussir l’amalgame entre les vertus du coeur et de l’amour du maillot avec les exigences et la rigueur professionnelle. Ferrier, ex-capitaine de l’équipe de France, débarquait à la tête d’une légion de joueurs chevronnés comprenant notamment Zénier, Boukhalfa, Sansonetti... Le cocktail devenait explosif et le Sporting en » plein boum « , attirant de plus en plus de spectateurs, réussissait son extraordinaire et troisième saut qui le propulsait dans l’élite du Football national.

En une dizaine d’années il était passé de la Division d’honneur de la Ligue Corse à la première division nationale.

PREMIER BAIL AVEC LA D1

De Septembre 1968 à Avril 1986, le Sporting a signé son premier bail avec l’élite du football français. Dix-huit saisons avec des hauts et des bas, mais surtout deux finales de coupe de France dont une gagnée et le fabuleux parcours en coupe UEFA. Deuxième partie de ce parcours avec deux années qui resteront jamais gravées dans toutes les mémoires, 1978 et 1981.

Si on le retrouve dans la mauvaise moitié du tableau (15ème) au terme de la saison 73-74, le Sporting retrouve de ses couleurs perdues les années suivantes. Sixième en 74-75 (mais aussi champion de France de 3° division), puis huitième en 75-76, on attend la suite en espérant une confirmation. On ne sera pas déçu... La saison 76-77 laissera un souvenir impérissable. Le Sporting rivalise, quand il ne les domine pas, avec les meilleurs. La vitesse et la vivacité de Zimako, la puissance et l’opportunisme de Felix, l’intelligence de jeu et la vista de Papi, la somme de tout ça ajoutée au talent et à la classe de Dzajic, font de l’attaque bastiaise la plus performante du championnat (82 buts) ! Avec Petrovic, Orlanducci, Cazes, Luccini, Marchioni, Burkhardt... l’équipe repose aussi sur de solides bases derrière. Mais cette année sera celle de Dzajic. Presque décevant à ses débuts sous le maillot bleu, le Yougoslave va redevenir en quelques mois le joueur génial qui nous avait émerveillé un soir de match international à la télévision, peu avant de débarquer à Bastia.
S’il va accueillir encore bon nombre de grands du foothall dans ses rangs par la suite (Rep, Milla, Mlynarczyk, Risjbergen, Tarantini ...), qu’on se souviendra longtemps de ces quelques autres venus d’ailleurs pour ce qu’ils ont fait de bien au club (Mekloufi, Ferrier, Zenier, Kanyan, Zimako, Pantelic Heindkamp, Solsona, Broissart, Larios, Lacuesta, Drobnjak ...), Dzajic occupe sans doute une place à part dans la mémoire collective.

Doté d’un pied gauche magique, véritable don de Dieu au service d’un sens du dribble hors du commun, le « Serpent de Belgrade » a
enchanté toute une génération de supporters et rendu fous toute une génération de défenseurs ! On n’oubliera jamais ses numéros de soliste sur le côté, et la précision diabolique de ses coups de pied arrêtés. Entre autres chefs-d’oeuvre du maître : ce coup-franc exécuté face... au Libecciu un soir contre Saint-Etienne, même Platini n’en était pas revenu... Et bien sûr ce mémorable duel livré à son
ami Pantelic, passé au PSG.

Quatre, cinq, six, on ne sait plus trop au juste. Mais ce qui est certain, c’est que le dernier corner de cette incroyable série devait se loger dans la seconde lucarne, alors que pour la énième fois, le grand « Panto » était venu pour boxer le ballon devant la première ! Le Sporting finit sur le podium (3ème), son meilleur classement à ce jour à ce niveau, et se qualifie donc pour la coupe de l’UEFA. Une autre grande saison se prépare... L’épopée européenne (77-78) reste un monument dans l’histoire du football national. On ne s’y
attardera pas ici, puisque tout vous est conté dans le détail par ailleurs. Il est certain que le parcours en coupe d’Europe et la dynamique qu’il entraîne, favorisent les desseins de l’équipe en championnat. S’il rate une seconde qualification UEFA, le SECB n’en termine pas moins à une excellente cinquième place derrière Monaco, Nantes, Strasbourg et l’OM. Les saisons suivantes sont bien moins faciles à vivre. Le SECB commence par rentrer dans le rang (14ème en 78-79), pour terminer juste aux limites (16ème) de la zone dangereuse l’année (79-80) d’après.

Le Sporting retrouve un rang (10ème) bien plus honorable, et surtout dispute la finale de la coupe de France à l’issue de la première saison de l’ère Redin. Arrivé de Nancy et précédé d’une belle réputation, Antoine Redin réussit donc au bout des premiers mois, un peu à la manière de Pierre Cahuzac. Vainqueurs du grand Saint-Etienne, les Bastiais s’ouvrent ainsi une nouvelle fois les portes de l’Europe. Le SECB est éliminé par Tbilissi en 8ème de finale, après avoir éliminé Kotka au tour précédent. Il prend la 12ème place de ce championnat 81-82.

Comme durant les lendemains de la grande épopée de 78, le Sporting souffre la saison d’après (17ème en 82-83), remonte au classement (10ème en 83-84) et reperd à nouveau du terrain (14ème en 84-85) après un plutôt bon début de championnat. Le suivant est en revanche complètement raté. Et pour cause... Le stade de Furiani suspendu deux matches, le S.E.C.B. joue ses quatre premières rencontres à l’extérieur. Successivement battus par le PSG, Lens, Rennes et Nantes, les Bastiais s’inclinent aussi à Sochaux après avoir retrouvé leur pelouse et à peine repris goût à la victoire contre Toulon. Le bilan est donc largement négatif, et le SECB ne sera jamais plus en mesure de rattraper son lourd retard du début.

Dernier de la classe 85- 86, le Sporting est relégué en D2 après dix-huit saisons consécutives en D1.

L’ÉPOPÉE BASTIAISE

Évoquer l’épopée européenne du Sporting aujourd’hui, c’est avant tout évoquer toute une série d’images plus belles les unes que les autres. Des images en bleu toutes cristallisées sur les mille et quelques minutes de bonheur connues par le club
de septembre 1977 à mai 1978. C’est-à-direde Furiani à Eindhoven, une balade merveilleuse qui mérite maints arrêts. Cette histoire vous sera contée en cinq épisodes, dont voici le premier.

La première halte sera pour rappeler une fin de saison. Celle de 76-77. Et le passage du témoin entre le club troisième du championnat, qui a causé des malheurs aux plus grands, et celui qui va se révéler quelques semaines plus tard à l’Europe du football. La scène se déroule à Furiani dans ce qui tenait lieu de vestiaires sous l’ancienne tribune est. Dragan Dzajic, un brin de nostalgie dans la voix, évoque avec Jacques Zimako, le prochain avenir de ce qui est encore le SECB, le E étant celui de l’Étoile voulu un jour par Victor Lorenzi pour u mariage presque contre nature ave le club de la place d’Armes. « Zimak face à Breitner, voilà qui va être à voir ». Ce n’était, bien sûr, qu’une boutade car Dzajic sur le départ ignorait que durant l’intersaison l’ailier kanake rejoindrait Saint-Étienne et que le Bayern de Munich et son défenseur maoïste ne croiseraient jamais la route du Sporting...

Une route, longue et belle, sur laquelle va cheminer un bon bout de temps un certain Andréas dit... Johnny Rep, Champion d’Europe avec l’Ajax d’Amsterdam et vice-champion du monde avec la sélection nationale des Pays-Bas. Il arrive en ce début de saison 77-78 en droite ligne de l’Espagne et de Valence et Jules Filippi, fin négociateur, déploie tellement d’arguments dans un restaurant situé à l’extérieur de la ville qu’il parvient à le convaincre d’endosser le maillot « bleu » sans avoir eu à lui faire découvrir... Furiani.

Furiani ? La vieille arène, qui s’est à peine transformée pour fréquenter l’Europe, constitue d’ailleurs un lieu de curiosité pour tous ceux qui y viennent pour la première fois. Les Portugais du Sporting de Lisbonne ne dérogent pas à la règle. Lorsqu’ils débarquent avec armes et bagages, sur ce qu’ils croient être le terrain... d’entraînement, ils affichent à l’image de Salif Keita, l’ancienne vedette stéphanoise et marseillaise, un sourire en coin qui traduit assez bien leur dédain pour le Petit Poucet corse. Même dédain en repartant. Certes, Félix, le Lucky Luke de Furiani-City, a frappé trois fois mais Jordao et Fraguito ont, de leur côté, eu raison de Petrovic à deux reprises.

Lisbonne, l’immense stade Alvalade, et ses 70 000 spectateurs, quinze jours plus tard. Personne, parmi la délégation insulaire et la centaine de supporters qui a effectué le déplacement, ne songe à la qualification. Pourtant le Sporting tient parfaitement la route. Jusqu’à dix-huit minutes de l’arrivée quand Fernandes assène le coup qui, pense-t-on, met K.O. le SECB. Mais l’on ignore à ce moment qu’une grande équipe est en train de naître. Ou à tout le moins que l’on n’abat pas le bleu de Bastia aussi facilement. Les journalistes corses comme les autres.

Au Portugal, où l’on joue très tard, ils font leur « une » sans attendre le coup de sifflet final. » Bastia, tête haute » titrent ils avant l’heure. Mais à quatre minutes de la fin il faut tout recommencer : Rep vient de passer par là. Et il faut encore tout reprendre cent vingt secondes plus tard : cette fois c’est Félix, roi de ce début de Coupe d’Europe, qui fait trembler à son tour les filets adverses.

Dans les rédactions insulaires le souvenir de cette folle nuit européenne est toujours ancrée dans les mémoires mais sans doute moins que dans celle de ces fidèles supporters qui ont fait l’espace d’une soirée de Lisbonne, où le Sporting local a mis avec une certaine grogne un grand mouchoir sur ses ambitions, une première capitale conquise !

Après les trente-deuxièmes face au Sporting de Lisbonne, évoquons ce mois-ci les seizièmes de finale aller- retour face à Newcastle. Les bleus abordent ce tour très diminués car l’accumulation des matches commence à laisser des traces.

Retour au quotidien à Furiani. Ogjan Petrovic, malade, met un terme à sa carrière. Yves Mariot, en délicatesse avec son tendon d’Achille, disparaît pour de longs mois. De quoi faire grimacer Pierre Cahuzac. Un homme qui a « fait » le GFCA et qui, dès son arrivée à Bastia, a mené le Sporting en finale de la Coupe de France, ne plie ni ne rompt. Il a pris l’habitude de faire avec ce qu’il a. Et il va faire avec. Sans se soucier de la carte de visite de ses joueurs. Ainsi en va-t-il avec Dominique Vesir. Arrivé avec une flatteuse réputation de Saint-Étienne, il ne trouve pas grâce à ses yeux. Terrible, Cahuzac lui conseille même de changer de... métier en suivant de très près l’application mise par deux autres jeunes venus eux aussi du Forez dans le cadre du transfert de Zimako : Jean-François Larios et Félix Lacuesta au talent prometteur confirmé dès leur première apparition face aux Portugais. Mais déjà Newcastle se profile à l’horizon. A Furiani, Cannel et les Anglais tirent les premiers. On redoute le pire pour le Sporting, mais à force de secouer le pommier adverse, Jean-Marie De Zerbi la surprise de Cahuzac, Félix, Rep, Guesdon et Orlanducci donnent l’occasion à Claude Papi et au SECB de signer, in extremis, leur troisième victoire consécutive en coupe d’Europe. A Bastia on exulte. A travers toute l’île on se pince. Dans l’hexagone on doute. Match retour dans le nord de l’Angleterre. Le Sporting est encore plus décimé qu’à Furiani. Desvignes opéré d’un ménisque est hospitalisé. Franceschetti, en proie à des problèmes musculaires, est contraint au forfait. André Burkhard est victime d’une double fracture à une jambe. Mais Larios et Lacuesta sont là, De Zerbi est maintenu et Marc Weller confirmé à son poste de gardien. Titularisé aussi Didier Knayer. Sur le banc il y a encore Pierre Aussu, Dominique Murati, Joseph Graziani et Jean-Pierre Mattei.

Divine surprise au terme des quatre vingt-dix minutes : cette formation que l’on avait présentée comme une équipe de troisième division améliorée réussit le superbe exploit d’être le premier ensemble français à triompher en Angleterre et De Zerbi et Rep, à deux reprises relayés par... Larios et Lacuesta, en sont les buteurs historiques. Saint-James Park, qui dut attendre plus de vingt ans pour connaître la même mésaventure, en est tout retourné mais bien moins que les chaînes de télé nationale qui, absentes de cette nouvelle bataille d’Angleterre, se bornent à donner les images relatant pour la plupart la déroute des autres clubs français. Qu’importe : l’avion qui ramène tout le monde à Poretta est attendu par 2 000 personnes .

«Bastia peut envisager de gagner la coupe d’Europe» affirme dans la nuit déjà fraîche de Newcastle Johnny Rep. Plus devin que Dragan, Johnny. En tout cas, Cahuzac apprécie et même s’il clame haut et fort que ce succès constitue l’une des plus grandes joies de sa carrière, il tempère rapidement les ardeurs en rappelant que les miracles ne se produisent qu’une fois... Cet épisode relate les huitièmes et quarts de finale face au Torino et Carl Zeiss Iéna, deux clubs habitués aux joutes européennes. Gigi Radice et le Torino fort de Graziani, Pulici, Sala et quelques autres grands du « Calcio » partagent le même avis en prenant connaissance du tirage au sort. Un peu comme le Sporting de Lisbonne, au début de 1’épreuve, ils pensent que rien ne peut leur arriver face à tel adversaire. D’autant qu’à Furiani Pulici fait rapidement parler la poudre et même si Papi et Rep en seconde période offrent un cinquième succès consécutif à l’équipe du président Paul Natali, la confiance des Italiens n’est pas ébranlée pour autant. Conscients de l’importance de ce but marqué à l’extérieur, ils ont toutes les raisons de croire à leur bonne étoile le 7 décembre au Stadio Communale. Mais c’est sans compter encore avec ce diable de Pierre Cahuzac qui, confronté à l’accident dont est victime sur la route Félix et malgré la pléiade de néophytes déjà lancés au plus haut niveau, sort un nouvel extra-terrestre de son chapeau : Krimau. Deux syllabes qui donnent des cauchemars aux Italiens. Face au « Torino » il agite ses gants rouges à deux reprises pour entrer dans la légende de la coupe d’Europe. Une page qui, sans doute, n’aurait jamais été écrite si, admonesté, Merry Abdelkrim dit « Krimau » n’avait donné suite aux imprécations de ses dirigeants qui lui ont longtemps fait le reproche de ne pas disposer d’un passeport.

Une situation, qui fut à deux doigts de lui valoir, en début de saison, un retour rapide au... Maroc. Les dix mille supporters, qui ont affronté le froid de Turin et qui ne veulent croire qu’aux propos de Cahuzac estimant que Krimau a aussi des yeux derrière la... tête tant il voit et il sent le jeu, n’en ont cure. Ils sont venus de toutes parts : par la route, par les airs, et par la mer, et ils n’ont pas oublié. Surtout pas ceux qui, embarqués sur ce navire en panne, ont longtemps dérivé au retour entre l’Italie et la Corse avant de remettre le bon cap sur Bastia. Mais dans l’euphorie de ce sixième succès, qui s’en soucie : n’était-ce pas Bastia-Bonheur ? Loué par toute la presse. Toutes les chaînes de télé. Les radios. RMC et Didier Beaune qui, plus tard, sera fait citoyen d’honneur de la ville pour avoir hurlé dans le micro toute la fougue mise par les partenaires de Charles Orlanducci et Paul Marchioni à faire du Stadio Communale une... annexe de Furiani. Six matches. Six victoires. En coupe d’Europe de l’UEFA il n’y a guère que le Borussia de Moenchengladbach qui a fait mieux. Mais le record ne va pas tarder à être égalé.

A Turin le triomphe du SECB a coïncidé, à cinq jours près, avec l’anniversaire d’Austerlitz. Le tirage au sort va, par un de ces raccourcis dont l’histoire a le secret, placer... Iena sur le chemin du Sporting. Tino Rossi, lien entre l’Empereur et Bastia, peut alors chanter » Forza Bastia, forza Corsica, simu i più forti, si vincerà ». Le Sporting va non seulement être le plus fort mais aussi vaincre son adversaire est-allemand avec un tel panache que plus rien ne peut l’empêcher de faire partie du carré d’as de l’épreuve. Pourtant Rep, suspendu, suit la rencontre des tribunes. Mais Mariot, Felix et Franceschetti sont revenus et Pierrick Hiard effectue ses débuts euro- péens avec le Sporting.

Au terme de la soirée c’est un fabuleux 7 à 2 qui est offert à Furiani avec deux nouveaux buts de Felix, des buts de Larios, de Papi, de Mariot, de Cazes et de Franceschetti, impériaux. « Le Carl Zeiss Iena est une équipe de haut niveau » avait prévenu avant la rencontre Jules Filippi. On avait du mal à s’en persuader à Furiani. Sur le stade champêtre de la capitale de l’optique, on va mieux apprécier la première impression du directeur sportif du Sporting. De fait, on souffre en RDA mais les deux buts de Papi et Krimau permettent au Sporting, battu pour la première fois dans l’épreuve (4 à 2) mais qualifié, de se hisser au niveau du PSV Eindhovein, de Barcelone et des Grasshopppers de Zurich !

Terme de ce fantastique parcours en coupe d’Europe, la demi-finale contre les Grasshoppers de Zurich et la finale contre le PSV Eindhoven qui, malheureusement, a fait couler beaucoup d’encre pour des raisons extra-sportives. « Hop, get, zé, Hop, get, zé » répètent à l’infini les supporters des Sauterelles. « Forza Bastia », répliquent les 10 000 insulaires qui ont fait le déplacement en terre alémanique. Pour la première fois le Sporting commence son « tour » de Coupe d’Europe par un match à l’extérieur. Krimau n’en a cure. Passé le premier quart d’heure, il trouve la faille dans la défense adverse. La Corse exulte. Les Grasshoppers de Zurich reviennent au score puis dépassent le Sporting par l’intermédiaire de Ponte qui, quelques saisons plus tard, endossera le maillot bleu. Papi remet les pendules à l’heure et même si les Suisses sortent vainqueurs du débat, ils savent que le plus dur reste à faire. Mais pour beaucoup cette première demi-finale restera marquée par les larmes qui ont roulé sur les joues de Jean-François Larios quand, à l’Hôtel Atlantis lieu de résidence des Bastiais, il apprit qu’il ne ferait pas partie du onze corse de départ.

A Furiani, quinze jours plus tard, Jean-François est bien de la partie. Mais le héros de cette soirée du 12 avril 1978 est Claude Papi. C’est lui qui peu après l’heure de jeu frappe ce coup-franc, entré depuis dans l’histoire du club. C’est encore lui qui reprend le ballon mal renvoyé par les défenseurs helvétiques. C’est enfin lui qui fait sauter le verrou suisse. Sur le banc, image rare, Cahuzac et jules Filippi, heureux, tombent dans les bras l’un de l’autre. Le Sporting est en finale !

Mercredi 26 avril 1978. Il a plu et il pleut encore sur Furiani, où après une belle polémique comme la Corse sait en générer, le Sporting joue « sa » première finale face au PSV Eindhoven.

On se pince pour se persuader qu’on ne rêve pas. En face il y a bien les jumeaux Van de Kerkhof, Van Beveren, Van der Kuylen. Mais les joueurs de Rijvers tremblent comme les autres en pénétrant sur ce qui ressemble bien plus à une piscine qu’à une pelouse. Mais l’espace de quatre-vingt-dix minutes l’aire de jeu bastiaise, entrée à jamais dans la légende, va trahir les siens. Sur la boue de Furiani, où le ballon a du mal à rebondir et où il n’obéit plus aux impulsions des joueurs, les attaques corses nombreuses et conséquentes s’enlisent à tout coup. Et quand les attaquants bleus, au prix de mille efforts, finissent par se frayer un chemin dans la surface de réparation, ils trouvent régulièrement devant eux l’immense Van Beveren. Pour la première fois depuis le mois de septembre 1977, l’attaque du Sporting demeure muette. 9 mai à Eindhoven. Un pont aérien entre l’île et Amsterdam permet à toute la Corse d’assister au match retour. La veille Felix, déçu de ne pas faire partie du onze de départ, claque rageusement la porte du vestiaire où Cahuzac vient de faire part de son choix. Ce qui n’est qu’un incident, relaté par les envoyés spéciaux de la presse insulaire, se transforme auprès des supporters en empoignade qui bien sûr, foi d’observateur privilégié, n’a jamais eu lieu.

On oublie en fait que le Sporting, épuisé par une incessante série de rencontres de Coupe d’Europe, de coupe de France, de championnat et de rencontres de retard n’est plus que l’ombre de lui-même. Le rendez- vous au stade Philips d’Eindhoven le confirme. C’est, en fait, le type même de la rencontre de trop, venant pour le SECB après l’étincelant et inutile assaut mené devant ces mêmes
Hollandais contre lequel il a usé ses dernières forces quinze jours plus tôt. Le miracle n’a pas lieu et même si Hiard permet d’entretenir un peu l’espoir, Willy Van de Kerkhof puis plus tard Dyckers et Van der Kuylen donnent au succès du PSV une ampleur démesurée.

Mais le « bleu » de Bastia rentre malgré tout dans l’histoire de la coupe d’Europe de l’UEFA. A l’heure de la distri- bution des lauriers, ce sont des joueurs au maillot bleu frappé de la tête de Maure qui reçoivent le trophée ! Le PSV Eindhoven, qui venait de troquer ses couleurs avec celles du Sporting, a inscrit ce soir-là son nom au palmarès mais, quelque part, cette ultime image surgie du passé et à peine jaunie par le temps, prouve que cette Coupe fut aussi un peu la nôtre, celle du Sporting, celle de la Corse.

Le dernier épisode de l’épopée bastiaise de 1978 résume le parcours du Sporting dans cette coupe d’Europe en précisant les dates,
arbitres, buteurs et la composition de l’équipe pour chaque match.

HUIT SAISONS EN LIGUE 2

Après avoir été sur le podium de la longévité en première division, le SECB descend de son piédestal et rejoint le championnat de deuxième division. Pour les supporters, c’est un coup de massue dont ils se remettront assez vite : la motivation renaît avec la perspective enfiévrée d’une nouvelle accession. Pour les observateurs, la D2 c’est ce qu’on appelle communément le purgatoire. Dans le cas de Bastia, l’image illustre parfaitement ce passage de funambule sur un fil ténu où l’équilibre, d’une extrême fragilité, peut rompre à tout moment pour faire basculer vers le paradis ou l’enfer. Le Sporting va caresser le premier et plonger dans le second...De la saison 85/86 à la saison 93/94, Bastia va naviguer dans les eaux troubles de la deuxième division avec, successivement, trois hommes à la barre : Roland Gransart le serein, René Exbrayat le combatif et Léonce Lavagne le téméraire. Dans une approche différente, ces capitaines aux tempéraments diamétralement opposés vont, chacun dans son style, préparer l’équipe bastiaise au renflouement vers les rives de l’élite.

Au fil des saisons, le navire corse va avoir le vent en poupe ou combler des voies d’eau. Ainsi, dès la première saison, le SECB flirte avec la remontée : 65 buts inscrits (mais 50 encaissés !) avec pour meilleur buteur du groupe, N’Gouette. Mais la cinquième place n’est pas suffisante, ni même la huitième, la cinquième et les deux sixièmes qui suivent. Les plus vifs regrets sont nourris lors de la saison 90/91 : le Sporting s’essouffle en fin de parcours et, après avoir longtemps mené le bal, rate l’accession dans la dernière ligne droite. Même en athlétisme, on a l’habitude de dire que la quatrième placeest la plus frustrante. Ce n’est qu’à la faveur de la huitième saison de « pur- gatoire » que Bastia, qui évolue dans la première poule unique de D2, parvient à ses fins et gravit enfin l’ultime marche qui mène à l’élite grâce à une remarquable troisième place, dans la roue de Nice et Rennes.

Dans les coulisses, les présidents se succèdent parfois à la vitesse des comètes. En laissant, comme traînes, des nébuleuses d’espoir ou de désillusion. Deux d’entre eux vont pourtant marquer l’histoire du club. Le premier est Jean-François Filippi. C’est sous sa direction que les ambitions sportives prennent vraiment corps et il va donner les impulsions nécessaires à un retour à l’élite. Le deuxième, Pierre Fantoni, s’est singularisé sur le plan financier. Et son intervention avec la complicité de l’avocat maire de Valenciennes Me Borloo, va permettre d’un simple trait de plume d’effacer la dette endémique qui lestait dangereusement le club depuis deux décennies. Ces prémices des années 90 constituaient une première prise de conscience des difficultés de trésorerie au sein des clubs professionnels et une sérieuse menace de disparition pesait sur le stade de Furiani. Il aura fallu un dribble juridique dans un mouchoir (pompeusement appelé convention de dévolution) pour éponger plus de douze millions de francs lourds et sauver ainsi un club voué aux gémonies par le pouvoir du football français. Le SECB a vu s’évanouir son « Etoile » en même temps que ses créanciers. Jules Renard écrivait que le bonheur, c’était un peu le silence du malheur. Le Sporting a distillé du bonheur par brassées de saisons. Mais il suffira d’une petite poignée de secondes pour installer dans un stade devenu mythique le silence et le malheur. La plaie du 5 mai 1992 ne se refermera jamais. Ce soir-là, l’excitation est à son comble. Bastia sort des brumes anonymes de la deuxième division pour recevoir un grand du championnat de France, l’Olympique de Marseille. La qualité de l’adversaire et la magie de la Coupe créent un engouement hors du commun et toute la Corse du football, embrasée par l’événement, ne veut pas rater une miette de la prestigieuse affiche.

Brutalement, le rêve s’effondre avec la tribune Nord érigée à la hâte pour satisfaire le plus grand nombre. Le bilan est horrible : dix-sept morts et plus de deux mille blessés. Le destin est d’autant plus cruel que sa faux frappe au moment où la joie était la plus intense, à quelques minutes du coup d’envoi. Après avoir été la fierté de tout un Peuple, Furiani était devenu la honte du monde. On a tout dit de cette tragédie. La justice a situé les responsabilités. Mais les seuls murs du Palais ne suffiront jamais à circonscrire l’immense douleur des familles. On n’oubliera jamais cette nuit festive qui a sombré dans le fer, les larmes et le sang. Ce soir-là, le stade désarticulé renvoyait à lui seul l’image d’une Corse sous-développée au niveau de ses équipements et infrastructures. Comment avait-on pu, avec du recul, imaginer qu’un club qui évoluait depuis un quart de siècle dans l’univers du football professionnel pouvait continuer à
se produire dans une enceinte sportive qu’une majorité de clubs étrangers auraient repoussé comme simple terrain d’entraînement !

L’orgueil du miracle permanent a fait long feu. Au delà des faits et méfaits du 5 mai, la responsabilité est collective. Si Bastia avait été doté d’un stade digne de son statut et de ses performances sportives, jamais cette nuit aurait été maudite. La prise de conscience est venue trop tard. Dans l’urgence de l’émoi et de l’indignation, les élus ont fait de grandes promesses. Le souvenir est toujours très présent mais les plus belles résolutions n’ont pas de mémoire. La preuve ? Onze ans après, la reconstruction de Furiani n’est pas terminée... Au lendemain de la catastrophe, les supporters parmi lesquels des blessés en convalescence, vont se mobiliser pour que leur club ne soit pas rayé de la carte du football. La Corse a si peu de sujets sur lesquels elle peut épancher sa fierté !

Doucement, le site va renaître de ses cendres sous la houlette du District de Bastia qui devient propriétaire des installations. Sur le terrain, on fait bloc. On sait que l’on doit s’exiler, jouer à Ajaccio puis à Aix-en-Provence. Joueurs, supporters et encadrement consentent des sacrifices pour que le club renoue avec un semblant de vie. La foi et le courage de chacun auront raison d’une disparition programmée.

Le dimanche 4 avril 1993 est une autre date historique. Moins d’un an après la tragédie, le SCB retrouve le stade de Furiani dans la tenue du souvenir, celle du deuil. Sous les yeux de Noël Le Graët, président de la Ligue nationale de football, Bastia bat Nancy 3 buts à 0. Le capitaine Antoine Di Fraya et les siens dédient ce retour gagnant « à tous ceux qui souffrent ». Après le coup de sifflet final, les joueurs effectuent un tour d’honneur sous les acclamations d’un public étriqué dans une enceinte provisoire. Malgré un ciel presque aussi noir que le maillot qu’ils arborent, malgré cette atmosphère oppressante qui leste les poitrines d’une chape de plomb, malgré l’ombre de la tribune maudite engloutie dans les mémoires, malgré une minute de silence qui a noué les gorges et mouillé les regards, malgré les fleurs du souvenir éparpillées sur le terre-plein de la douleur, Furiani avait ressuscité. Le jour des Rameaux.

Un an plus tard, toujours face à Nancy, Bastia gagne et retrouve officiellement l’élite. Furiani avait reconquis un précieux privilège, celui de pouvoir à nouveau chavirer de bonheur.

INTERTOTO ET UEFA

Le destin qui ne lui avait pas souri en lui refusant la juste récompense « européenne » que méritait son beau parcours, le S.C.B. allait donc le forcer sur le front de la Coupe Intertoto. N’ayant pu accéder directement au wagon de l’U.E.F.A. par la voie du championnat (pour un tout petit point !) il allait en effet « rattraper le coup » en franchissant un à un les obstacles placés au travers de sa route, jusqu’à pouvoir ainsi monter dans le « train de la nostalgie »... Une « campagne » Intertoto entamée donc en Croatie par un bel après-midi dominical de la fin juin. Et alors que les Bastiais, dont les vacances s’étaient vues de la sorte raccourcies, n’avaient ainsi que 4 jours d’entraînement « dans les jambes ».

Sur le terrain de Radnicki (dans la banlieue de Zagreb) Siljak ouvre pourtant le score juste avant le repos... et il faut un exploit (le premier d’une longue liste) de Durand en fin de match, pour empêcher Dragovoljak d’égaliser sur penalty ! Le S.C.B. entame donc ce premier tour par poules, avec une victoire (1 -0). Et d’une !

S’ensuit la venue de Silkeborg à Furiani où l’on n’oubliera pas de si tôt cette très rugueuse équipe danoise. Les Bastiais cèdent pourtant naïvement à la provocation et doivent finir à neuf (André expulsé en début de match et Rool en 2ème période). Fort heureusement, Siljak avait à nouveau trouvé la faille auparavant (1 -0). Et de deux !

Coriace (mais plus correcte) se révèle également l’équipe galloise d’Ebbw Vale, auquel le S.C.B. doit ensuite rendre visite. Siljak, encore et toujours, concrétise toutefois la bonne première demi-heure de son équipe. Mais comme les locaux réduisent l’écart avant l’heure de jeu, c’est une difficile fin de match que doit vivre le S.C.B.... qui préserve malgré tout sa victoire (2-1). Et de trois !

Sûr de sa qualification pour le 2ème tour avant même d’avoir à disputer le dernier match, le S.C.B. aborde donc celui-ci trop décontracté. Et à Furiani, les Autrichiens de Casino Graz s’imposent pour la forme (2-1 ,but bastiais de Mendy) au terme d’un match décevant de la part des « bleus », et assez mouvementé là encore (9 cartons jaunes).

Les choses plus sérieuses sont appelées à débuter au 2ème tour puisque le S.C.B. se voit opposé au prestigieux H.S.V. Hambourg. Que l’équipe de Freddy Antonetti sait toutefois totalement neutraliser au match-aller en Allemagne, s’offrant même le luxe d’une victoire inattendue grâce à un coup-franc somptueux de Rool (1 -0). Et de quatre !

Au retour, les Germaniques démontrent toutefois qu’ils ne sont pas les premiers venus. Au terme d’un match plutôt crispant (expulsion de Jurietti) et sans but, le S.C.B. paraît pourtant en passe de se qualifier quand, à la dernière minute, c’est la stupeur, Hambourg marque ! Il faut ainsi avoir recours à des prolongations... durant lesquelles la délivrance viendra finalement du jeune Prince (1 – 1).

Il ne reste plus alors qu’un obstacle à franchir et il est... Suédois. Comme à Hambourg, le S.C.B. maîtrise bien son sujet à Halmstadt et c’est Prince qui, à peine entré en jeu, inscrit en tout début de la 2ème période, le but de la victoire. Et de cinq !

Un résultat qui place évidemment l’équipe bastiaise en position de force dans l’optique de la qualification à l’U.E.F.A. Mais l’histoire se répète et comme les Allemands au tour précédent, les Suédois, habiles et robustes, rétablissent l’équilibre à Furiani. Re-belote les prolongations et... re-belote la délivrance qui vient d’un petit attaquant africain. Cette fois, c’est Ousman Soumah qui fait hurler le stade Armand Cesari de bonheur.. avant de lui faire retenir son souffle d’émotion. Le petit Guinéen ne se relève pas et on comprend rapidement que l’instant est grave. En marquant, il a violemment percuté le gardien adverse et s’est vilainement blessé. On saura plus tard qu’une tragédie a même été évitée pour quelques millimètres seulement : Ousman s’est fracturé une vertèbre cervicale et ne pourra plus rejouer avant longtemps. Un moindre mal cependant quand on sait qu’il aurait pu ne jamais se relever ! Sa blessure gâche en tout cas le plaisir du club d’avoir ainsi touché au but car le S.C.B., à la faveur de ce but, s’est donc ouvert toutes grandes les portes
de la C 3... Il ne réalisera vraiment ce qui lui arrive qu’au travers du tirage au sort, trois jours plus tard.

Ce tirage au sort ayant désigné le Benfica de Lisbonne, le club bastiais va donc retrouver la capitale portugaise... très exactement vingt ans après y avoir réussi le premier exploit de sa fabuleuse épopée. C’était face au Sporting. Et, comme à l’époque, le S.C.B. doit disputer la première manche chez lui. Un match qui le voit terriblement crispé tout au long d’une première période durant laquelle Joao Pinto et ses camarades contrôlent la situation. Mais le sursaut bastiais est brutal après le repos. Soudain débarrassée de ses complexes, l’équipe de Freddy Antonetti se met à sérieusement bousculer son adversaire et c’est justice si, à 9 minutes de la fin, André inscrit le but de la victoire ! Rien n’est joué toutefois car une soirée difficile est promise au S.C.B. lors du match retour au gigantesque Stade de la Luz... Et le Benfica tient cette promesse, soumettant l’équipe bastiaise à un véritable pilonnage en première période. Mais Durand est en état de grâce et repousse toutes les tentatives. En 2ème période, Siljak, Gohel, Jestrovic et André sont tour à tour bien près, sur contres, de piéger l’équipe portugaise qui s’est toute entière portée à l’attaque. Une dernière tête de Joao Pinto échoue sur la transversale bastiaise et... c’est terminé : le S.C.B. fait bégayer l’histoire en se qualifiant à nouveau pour le 2ème tour de cette Coupe de l’U.E.EA. Comme en 77 !

Le tirage désigne alors le Steaua Bucarest. Club prestigieux là encore mais qui ne s’est jamais qualifié face à un rival français et reste même sur un camouflet à Paris où le P.S.G., au tour préliminaire de la Ligue des Champions, lui a fait subir un terrible (5-0) alors que les Roumains avaient remporté l’aller sur tapis vert (3-0). Cette fois, le S.C.B. doit disputer la première manche à l’extérieur. Et à Bucarest, il se débrouille très bien pendant une heure. Le Steaua est non seulement mis sous l’éteignoir, mais les Bastiais se procurent de plus de superbes occasions... Mais ils les gâchent toutes une à une ! Mal leur en a pris : l’énervement que génère cette situation crispante, se traduit de la pire des façons concernant Swierczewski, expulsé pour n’avoir pas su contrôler ses nerfs face aux provocations adverses. Un incident qui rallume la flamme du Steaua. A dix, le S.C.B. ne parvient pas à l’éteindre. Il encaisse un but et se retire battu (0-1) alors même qu’il avait largement les moyens de remporter cette rencontre et de prendre ainsi une option sur la qualification !

L’espoir n’est toutefois pas perdu, le S.C.B. se promettant de rectifier le tir sur sa pelouse. Et il aborde d’ailleurs le match avec une belle détermination pour se créer très vite trois ou quatre occasions à la faveur desquelles il aurait dû « tuer » le suspense et ficeler le paquet... Au contraire, sa finition encore une fois défaillante va lui coûter très cher. D’autant que les Roumains, eux, savent se montrer terriblement réalistes à l’image du jeune Munteanu qui, sur contres, trouve par deux fois la faille. Au repos, Furiani a la tête dans le sac... et son équipe avec lui car ses chances se trouvent réduites quasiment à néant. Qu’à cela ne tienne : perdu pour perdu, autant prendre maintenant tous les risques ! Le Sporting jette donc toutes ses forces dans la bataille et trouve rapidement récompense à sa généreuse débauche d’efforts : Prince réduit joliment l’écart puis égalise superbement. L’espoir renaît. Et quand Mendy ajoute un 3ème but à 13 minutes de la fin, le spectre d’une nouvelle élimination-humiliation se met à planer sur le Steaua. Qui, en tirant toutes les ficelles (même les plus grosses) de la provocation, de la déstabilisation adverse et même de la tricherie, parviendra toutefois à ne plus céder de terrain. Et se qualifiera alors même qu’il était donc très largement à la portée du S.C.B.

Une sortie de scène qui, pour très longtemps, laissera un goût bien amer... Dommage ! Mais parce qu’elle lui a redonné goût à l’Europe et lui a beaucoup appris, cette aventure porte en elle l’espoir d’un rapide retour du club bastiais à ce niveau.

LA CHUTE

En 2005, le club est relégué en Ligue 2 suite à une défaite contre le RC Strasbourg . Cinq années plus tard, Bastia est sérieusement menacé de descente en National. Le SCB est officiellement relégué en National le 7 mai 2010, à la suite du match nul (0-0) face au Tours FC lors de la 37e journée de Ligue 2. Le 6 juillet 2010, le club se voit administrativement relégué en Championnat de France amateur par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG). Le club possédait en effet un déficit de 1,2 million d’euros, qui a été comblé par des aides financières des collectivités locales (Collectivité territoriale de Corse, Conseil général de Haute-Corse). Le 23 juillet 2010, le Conseil fédéral de la Fédération française de football a autorisé le SCB à évoluer en National pour la saison 2010-2011, comme l’avait demandé le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) après que la DNCG eut refusé, lors du passage en appel du club, de le réintégrer en National.

Malgré cet épisode extra-sportif ayant perturbé la préparation d’avant-saison, le SC Bastia effectue un mercato intéressant, avec pas moins de six recrues. Du côté des départs, on note principalement les transferts de Florent Ghisolfi (Stade de Reims) et Christophe Gaffory (Vannes OC) ainsi que de Pierre-Yves André ayant décidé de mettre un terme à sa carrière.

LE SPORTING TEL LE PHÉNIX

Le 22 avril 2011, le Sporting Club de Bastia gagne officiellement sa place en Ligue 2 à l’issue d’un match contre Fréjus-Saint-Raphaël. Pas moins de 500 Bastiais avaient fait le déplacement. Le 7 mai 2011, le SC Bastia est sacré champion de National, suite à une victoire face à Créteil 2 buts à 1 qui concrétise sa domination, le SC Bastia finissant avec un score record de 91 points et invaincu à domicile sur l’ensemble du championnat. Le Sporting était mené à la mi-temps, mais David Suarez égalise et Idrissa Sylla permet aux lions de Furiani de prendre l’avantage à la 92e minute dans une ambiance de folie. À la fin du match, le stade Armand Cesari est envahi par les supporters bastiais, heureux de fêter avec leurs joueurs et leur entraineur, Fredéric Hantz, ce nouveau titre. Le 1er mai 2012, soit un an plus tard à peine, le SCB remonte officiellement en Ligue 1. Et à quelques jours des commémorations du 5 mai, le SCB remonte parmi l’élite du football français et devient officiellement champion de Ligue 2 2011-2012 avec 71 points, 44 ans après son premier et seul titre de Ligue 2 depuis, avec sa victoire face à Metz au stade Armand-Cesari (à noter que le SC Bastia à battu son record d’affluence avec plus de 15 900 spectateurs). Le SC Bastia remporte son dernier match de la saison à domicile 2-1 face à Nantes grâce à des buts de Rothen et Suarez. Le club est toujours invaincu depuis 2 ans à Furiani. Le SC Bastia fait partie du club très restreint des équipes invaincues à domicile en Europe. À noter que plusieurs joueurs disputaient leur dernier match contre Nantes sous les couleurs du Sporting, dont David Suarez et Jacques-Désiré Périatambée.

Le SC Bastia se retrouve 13e après la première partie du championnat de Ligue 1 2012-2013. Cette première partie de championnat mouvemente pour le club corse après un match a huit-clos contre l’OM et un match a «domicile » face a l’AS Nancy Lorraine mais a Gueugnon avec 22 points et la plus mauvaise défense du championnat de Ligue 1. Le 23 décembre 2012 le SCB recrute le 3e gardien de l’équipe de France Mickaël Landreau libre de tous contrats qui sera le cadeau de noël des supporters Bastiais. Le Sporting a réussi a marquer 12 buts en trois matchs (contre l’Olympique lyonnais , Valenciennes Football Club et le Stade brestois) exploit qu’ils n’avaient plus réalisé depuis 35 ans Championnat de France de D1 1977-1978 et même 4 buts trois matchs consécutifs (exploit réalisé pour la première fois par le SC Bastia en Ligue 1).

La saison 2013-2014 sera la dernière pour Frédéric Hantz. Le premier match, perdu à la Beaujoire face au FC Nantes 2-0, fera l’objet d’une autosaisine par la LFP : un joueur nantais (Birama Touré) est entré en jeu, alors qu’il a été suspendu à la suite de trois cartons jaunes reçus en fin de saison précédente en championnats U19 et CFA. À la suite de ce constat, le SCB s’est positionné pour récupérer le bénéfice du match et a récupéré les 3 points de la victoire. Au 09/02/2015, après épuisement des différents recours sportifs (LFP, FFF, CNOSF) et judiciaires (tribunaux administratifs) par le FC Nantes qui a vu tous ses recours rejetés, la LFP se trouve dans l’obligation d’entériner définitivement le classement de Ligue 1 pour la saison 2013-2014, le jugement du Tribunal Administratif de Nantes étant exécutoire. Le SC Bastia termine donc officiellement 10e et le FC Nantes à la 13e place. Néanmoins le FC Nantes a déposé un ultime recours devant le Conseil d’État afin de juger cette affaire sur la forme et non sur le fond, ce qui pourrait avoir comme conséquence à l’avenir, si toutefois le Conseil d’État venait à donner raison au FC Nantes, de créer une jurisprudence sportive obligeant la FFF à modifier ses règlements afin de les rendre compatibles avec le droit, notamment dans le fait d’avoir un droit à défense avant toute sanction automatique (règle des trois cartons jaunes par exemple). Cependant, si l’on se réfère aux précédents avis du Conseil d’État, il apparaît peu probable à ce jour que la jurisprudence qui en découlerait soit rétroactive dans la mesure où tous les championnats ont été désormais homologués. De plus, en France, les lois n’étant pas rétroactives, le FC Nantes ne pourrait dès lors bénéficier d’une annulation pure et simple d’une faute prévue à l’époque par le code de la FFF et transposée dans les règlements
de la LFP.

Néanmoins, c’est sportivement qu’il y a du mouvement : l’ossature de l’équipe championne de National et de Ligue 2 quitte le club (Jérôme Rothen, Jérémy Choplin, Mathieu Sans, Gaël Angoula, Novaes) alors qu’Anthony Modeste rejoint Hoffenheim. Florian Thauvin est vendu à Lille alors que Vincent et Agostini sont prêtés au CAB. Niveau arrivées, le club se renforce avec les arrivées des internationaux corses Sébastien Squillaci et François Modesto en charnière centrale. Valeurs sûres de L1, Drissa Diakité, Claudiu Keserü, Koffi n’Dri Romaric et Ryad Boudebouz (à la dernière minute) rejoignent les rangs du SCB, Landreau prolonge pour un an alors que Miloš Krasić, international ancien joueur de la Juventus, est prêté par Fenerbahçe pour la saison. Jean-Louis Leca revient au SCB après 5 années passées à Valenciennes.

Au mercato d’hiver, au-delà du retour de Sambou Yatabaré pour 6 mois, prêté par l’Olympiakos auquel il a été vendu... 6 mois plus tôt, c’est l’arrivée de Djibril Cissé pour 18 mois qui fait l’actualité des transferts auprès des supporters. La saison s’achève sur une 13e place sportive, qui deviendra une 10e place à la suite des différents recours déposés à la suite de l’affaire Touré (Nantes). L’événement principal sera notamment le record du nombre de matches de L1 joués de Jean-Luc Ettori, battu par Mickaël Landreau (613 matches). L’arrivée de Claude Makelele est actée dès le mois de juin. L’ancien adjoint de Laurent Blanc au PSG obtient un poste d’entraîneur principal pour la première fois de sa carrière, à une période charnière de l’histoire du club. Il fait venir les ex-parisiens Alphonse Areola et Hervin Ongenda et le jeune espoir colombien Joao Rodriguez (Chelsea), prêtés pour une année. Le latéral droit brésilien Apodi arrive et repart 3 semaines plus tard, en faisant annuler son contrat faute d’avoir pu s’adapter au football européen. Juan Pablo Pino, ancien monégasque, signe pour un an alors que l’attaquant Brandao signe 2 ans. Guillaume Gillet est prêté par Anderlecht pour la saison, tout comme l’ancien acéiste Gadji Tallo, l’espoir sénégalais de Sunderland El Hadji Ba et l’attaquant belge Benjamin Mokulu qui arrive de Malines en fin de mercato. Cette cascade de prêts répond à un besoin immédiat de renouvellement de l’effectif, compte tenu des nombreux départs : Adama Ba et Joseph Barbato sont respectivement prêtés à Niort (L2) et Colomiers (National) alors que Florian Raspentino, Sambou Yatabaré, Miloš Krasić et Gianni Bruno rentrent de prêt.

La suspension de Brandao pour six mois, à la suite de son coup de tête sur Thiago Motta après le match face au PSG au Parc des Princes le 16 août 2014, et les blessures récurrentes de Cissé inquiètent concernant le potentiel offensif malgré un début de saison tonitruant face à l’OM (3-3 et doublé du nouvel arrivant Christopher Maboulou, ex-Châteauroux). Après 6 défaites en 12 matches et seulement 10 points, Makelele est remercié par la direction pour insuffisance de résultats. Seul point positif : la première victoire sur le terrain du rival historique, l’OGC Nice (0-1) depuis 20 ans. Ce match a été marqué par des incidents graves, à la suite d’un déploiement du drapeau corse par le gardien Jean-Louis Leca, perçu comme une provocation par le capitaine niçois Didier Digard. S’en est suivie une échauffourée importante, où des joueurs bastiais sont pris à partie par des membres de la sécurité niçoise, avant que des supporters n’envahissent le terrain. Les sanctions prises à ce jour concernant ces faits se réduisent à un simple huis-clos partiel de l’Allianz Riviera.

Ghislain Printant, directeur du centre de formation et ancien entraîneur adjoint à Montpellier, accepte l’intérim à la tête de l’équipe première, assurant qu’il s’agira ici d’une mission provisoire. Dès lors, Printant garde les rênes de l’équipe. Mokulu (Avellino), Pino (résiliation), Rodriguez (rp Chelsea) et Barbato (résiliation) quittent le club, qui recrute Gaël Danic pour 18 mois et Lyes Houri, espoir valenciennois, pour 3 ans. Giovanni Sio, attaquant ivoirien du FC Bâle, est quant à lui prêté pour 6 mois.

Les semaines qui suivent la nomination de Printant sont difficiles sportivement (une victoire contre Montpellier et 3 défaites consécutives à Reims et Saint-Étienne et contre Evian) mais le contenu des matches redevient positif. La victoire contre le Stade rennais inaugure une série d’invincibilité en championnat mais également dans les coupes nationales : le SCB envoie à Quevilly (CFA) une équipe comprenant seulement 3 titulaires professionnels, le reste du groupe étant composé de jeunes du centre de formation parmi lesquels Julien Benhaim ou Sacha Valéry, fils de l’ancien défenseur bastiais Patrick Valéry, qui évolue habituellement en CFA2 ou en Championnat National U19. Avec Thomas Vincensini dans les buts, le Sporting s’incline aux tirs aux buts.

C’est la Coupe de la Ligue qui fait vibrer les supporters : après avoir successivement reçu et éliminé Auxerre (3-1), Caen (3-2 ap) et Rennes (3-1), c’est à Monaco que Ghislain Printant et ses hommes remportent les demi-finales après une séance interminable de tirs aux buts (6 à 7, 9 tirs chacun) et gagnent le droit d’affronter le Paris Saint Germain en finale, 20 après la première édition, qui opposait déjà les deux clubs (2-0 pour le PSG). Mais le club corse s’incline lourdement (4-0) au cours d’un match marqué notamment par un début de polémique quant à l’arbitrage. En effet, dès la 20ème minute, Sébastien Squillaci est expulsé pour une faute sur Lavezzi dans la surface bastiaise, expulsion accompagnée d’un penalty transformé par Ibrahimovic, annihilant les chances déjà faibles du club corse de venir à bout de l’ogre parisien. Cette polémique en accompagne une autre, extra-sportive, provoquée par Frédéric Thiriez qui, contrairement à la tradition, décide de ne pas venir serrer la main des joueurs bastiais avant le début du match. Si le président de la LFP qualifie son propre comportement de « sacrifice », il n’est pour les supporters et les joueurs qu’une nouvelle manifestation du mépris, voire du «racisme anti-corse ».

LA DESCENTE AUX ENFERS

L’aventure entre Ghislain Printant et le Sporting se termine au début de l’année 2016. Dans une période difficile, l’entraîneur est remercié puis remplacé par son adjoint, François Ciccolini, qui maintiendra le club et parviendra à le hisser à la 12ème place du classement. La saison 2016/2017, s’annonce des plus compliquées pour le Sporting. Le club étant au fond du classement, François Ciccolini est à son tour remercié début 2017 puis remplacé par Rui Almeida. L’entraîneur portugais ne parviendra néanmoins pas à redresser la barre : le club est rétrogradé en Ligue 2 au terme de la saison 2016/2017. Mais face à des dettes beaucoup trop importantes, la SASP Sporting Club de Bastia dépose le bilan.

L’HEURE DE LA RECONSTRUCTION

Après cette chute vertigineuse, l’association « Sporting Club Bastiais » est récupérée par Pierre-Noël Luiggi et Claude Ferrandi, présidents respectifs des groupes Oscaro et Ferrandi, afin que l’entité survive.

L’association assure alors la continuité et le club redémmarre en 5ème division, en National 3. Claude Ferrandi devient le nouveau président du Sporting et nomme Stéphane Rossi, entraîneur emblématique du football corse, passé par le CAB, à la tête de l’équipe première. C’est le début d’une nouvelle histoire, celle de la reconstruction du Sporting.

Le Sporting démarre cette saison en National 3 dans l’urgence, après les multiples mésaventures survenues au cours de l’été, sans préparation physique et en effectuant un recrutement express afin d’être prêt le plus rapidement possible et être compétitif. Malgré des débuts quelques peu compliqués avec des matchs nuls face au Pontet, l’ACA ou encore face au Cannet, l’équipe bastiaise devient plus forte match après match et se termine seconde à la trêve, à 2 points du leader Endoume avant 2 confrontations directes consécutives face à ce dernier. Cependant l’USM Endoume ramènera le point du nul de Furiani et battra le Sporting sur son terrain. Elle conservera alors cette première place jusqu’à la fin de la saison, devant le Sporting second à 2 points, et accédera à la division supérieure.

LE SPORTING ACCÈDE EN N2, LE DÉBUT DE LA RENAISSANCE

Après la non-accession de la saison 2017/2018, le Sporting se renforce et enregistre l’arrivée de joueurs d’expérience, connaissant les exigences du monde amateur comme Louis Poggi, Yohan Bocognano ou encore Michel Moretti.

Les bleus bénéficient d'une préparation d’avant-saison complète pour pouvoir démarrer au mieux le championnat. Le Sporting remporte ses 3 premiers matchs dont un crucial face à un de ses concurrents directs : l’AS Cannes (2-1).


Les hommes de Stéphane Rossi réalisent alors une saison quasi parfaite avec 61 points en 26 matchs de championnat et une accession en National 2 à la clé.


En plus de cette belle saison en championnat, les bleus ont réalisé un superbe parcours en Coupe de France, se hissant jusqu’au 8èmes de finale après avoir notamment éliminé 2 équipes de National : Le Mans FC et l’US Concarneau.


Ils s’inclineront donc en 8èmes après une défaite aux penaltys face à un club de Ligue 1 : le Stade Malherbe de Caen.

LE SPORTING DANS L’ANTICHAMBRE DU MONDE PROFESSIONNEL

Les objectifs du club sont clairs, à l’aube de débuter la nouvelle saison en National 2 : enchaîner avec une deuxième montée de suite pour accéder à l’antichambre du monde professionnel, le National.

Si le début de saison des Bastiais est plutôt bon, ils font malheureusement face à une équipe laquelle tout réussi : le CS Sedan-Ardennes. Première du championnat, cette équipe Sedanaise se montre redoutable d’efficacité et ne concède pas de buts. Le 7 septembre 2019, elle s’impose 1 but à 0 face au Sporting à Furiani. Après une défaite cruelle à Saint-Maur, le 19 octobre 2019, le Sporting et son entraîneur Stéphane Rossi mettront un terme à leur collaboration. Mathieu Chabert, en provenance de Béziers, deviendra alors le nouvel entraîneur du SCB.

Alors que les bleus comptaient 8 points de retard sur leur concurrent Ardennais, ils parviendront à faire une incroyable remontée jusqu’au match retour entre les 2 équipes, à Sedan, où les 2 formations comptaient toutes deux 46 points. 1200 supporters Bastiais feront le déplacement pour voir le Sporting ramener le point du nul su stade Louis-Du-gauguez (0-0). Une semaine plus tard, le Sporting prendra, pour la première fois de la saison, la tête du championnat en s’imposant 2 buts à 1 face à Belfort. Ils prendront ensuite encore plus d’avance la semaine suivante, à Drancy (victoire 1-2) pour finalement terminer champion, suite à l’arrêt des compétitions en raison de la crise sanitaire du COVID-19.

Tout juste promu en National 1, le Sporting, comme de nombreux clubs, va vivre une saison particulière. Le Coronavirus a laissé des traces et la plupart des matchs se déroulent à huis-clos puis en en jauge partielle. Cela n’empêchera pas le Sporting de réaliser une très belle saison en survolant, avec QRM, le championnat. Fin avril, le Sporting valide son accession à la Ligue 2, synonyme de retour dans le monde professionnel, avant d’être sacré Champion de National 1 quelques jours plus tard, pour la 2ème fois de son histoire et 10 ans après son premier titre.

RETOUR EN LIGUE 2

La saison 2021-2022 marque le retour du Sporting dans le monde professionnel. Après un début de saison compliqué, le club et son entraineur, Mathieu Chabert mettront un terme à leur collaboration. Régis Brouard, est nommé entraineur de l’équipe première en octobre 2021. Sous sa direction, le SCB se maintiendra facilement en Ligue 2 en finissant 12ème au classement général.

Pour sa seconde saison consécutive en Ligue 2 BKT, le Sporting connaitra un début de saison en dents de scie, avant de revenir en force après la trêve de la Coupe du Monde en décembre 2022. Enchainant les victoires, le SC Bastia jouera même les troubles fêtes pour les places du podium pour finalement s’octroyer la 4ème place du championnat a seulement 12 points de la montée en Ligue 1.